Politique d'influence du Kremlin : entre Eurasie et « monde russe »

carte Eurasie


Vladimir Poutine a mis en avant ses succès en politique étrangère pour conforter sa popularité et assurer sa réélection en mars 2018. Parallèlement à l’utilisation des forces armées et à l’activisme de sa diplomatie, le Kremlin tente d’articuler une politique d’influence dans deux grandes directions : l’Eurasie et le «monde russe ».



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The Conversation. Avril 2018.


La russification s’accompagne-t-elle d’une vision du monde russo-centrée ? Le cas biélorusse

Anatoli_langue_russe La Biélorussie est un jeune État qui semble avoir d’importantes difficultés à envisager son identité dans les limites du territoire national. Ces difficultés renvoient à l’histoire de la Biélorussie qui, jusqu’en 1991, a toujours fait partie d’empires ou du moins d’États multinationaux (Grand-Duché de Lituanie, État polono-lituanien, Empire russe, Union soviétique). Les velléités d’union politique avec la Russie s’inscrivent dans cette perspective. La complexité des processus identitaires en cours relève donc à la fois des héritages d’une histoire multiséculaire au sein de grands empires et des nouvelles réalités créées par l’indépendance. En effet, la construction de l’identité biélorusse issue de la «fabrique soviétique des nations» entre en interrelation dynamique avec les représentations que se font les Biélorusses de leur culture et de leur pays par rapport au monde extérieur. Ainsi, l’identité biélorusse contemporaine est marquée par une poursuite des processus de russification alors que l’indépendance semblait devoir y mettre un terme.

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Anatoli,2, 2011, 135-154.



La langue russe : Un enjeu dans les relations entre la Russie et son étranger proche

CPELa place actuelle de la langue russe dans les pays de la CEI résulte à la fois de l’héritage soviétique et des politiques menées depuis les indépendances. Contrairement à une représentation largement répandue, la politique linguistique de l’URSS ne peut se résumer à une russification tous azimuts, loin s’en faut. A leur arrivée au pouvoir, les autorités soviétiques ont accordé une véritable autonomie culturelle aux nationalités. Cela s’est traduit notamment par la reconnaissance des langues « minoritaires » qui ont fait leur entrée dans le système scolaire, la presse, la culture, les entreprises et les administrations locales. Et si la politique de russification l’a emporté à partir de la fin des années 1930, la plupart des réalisations de la période précédente que sont l’instauration de républiques par le découpage administratif, la reconnaissance et la codification de langues à part entière, l’identification des citoyens soviétiques à des nationalités différentes ne seront pas remises en cause par le pouvoir soviétique. En fait, la politique linguistique soviétique n’a été uniforme ni dans le temps, ni dans l’espace. De plus, entre les décisions prises à Moscou et leur mise en œuvre dans les républiques, de forts infléchissements ont pu apparaître, allant parfois jusqu’à l’opposition passive. C’est cet héritage complexe et parfois contradictoire que doivent gérer les nouveaux Etats indépendants.

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Le Courrier des pays de l'Est, N°1043, 2004/3, pp. 67-75.