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Monde russe
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Politique d'influence du Kremlin : entre Eurasie et « monde russe »
Texte intégral The Conversation. Avril 2018. La russification s’accompagne-t-elle d’une vision du monde russo-centrée ? Le cas biélorusseLa Biélorussie est un jeune État qui semble avoir d’importantes difficultés à envisager son identité dans les limites du territoire national. Ces difficultés renvoient à l’histoire de la Biélorussie qui, jusqu’en 1991, a toujours fait partie d’empires ou du moins d’États multinationaux (Grand-Duché de Lituanie, État polono-lituanien, Empire russe, Union soviétique). Les velléités d’union politique avec la Russie s’inscrivent dans cette perspective. La complexité des processus identitaires en cours relève donc à la fois des héritages d’une histoire multiséculaire au sein de grands empires et des nouvelles réalités créées par l’indépendance. En effet, la construction de l’identité biélorusse issue de la «fabrique soviétique des nations» entre en interrelation dynamique avec les représentations que se font les Biélorusses de leur culture et de leur pays par rapport au monde extérieur. Ainsi, l’identité biélorusse contemporaine est marquée par une poursuite des processus de russification alors que l’indépendance semblait devoir y mettre un terme. Texte intégralAnatoli, n°2, 2011, 135-154. La langue russe : Un enjeu dans les relations entre la Russie et son étranger procheLa
place actuelle de la langue russe
dans les
pays de la CEI résulte à la fois de l’héritage soviétique et des
politiques menées depuis les indépendances. Contrairement à une
représentation largement répandue, la politique linguistique de l’URSS
ne peut se résumer à une russification tous azimuts, loin s’en faut. A
leur arrivée au pouvoir, les autorités soviétiques ont accordé une
véritable autonomie culturelle aux nationalités. Cela s’est traduit
notamment par la reconnaissance des langues « minoritaires » qui ont
fait leur entrée dans le système scolaire, la presse, la culture, les
entreprises et les administrations locales. Et si la politique de
russification l’a emporté à partir de la fin des années 1930, la
plupart des réalisations de la période précédente que sont
l’instauration de républiques par le découpage administratif, la
reconnaissance et la codification de langues à part entière,
l’identification des citoyens soviétiques à des nationalités
différentes ne seront pas remises en cause par le pouvoir soviétique.
En fait, la politique linguistique soviétique n’a été uniforme ni dans
le temps, ni dans l’espace. De plus, entre les décisions prises à
Moscou et leur mise en œuvre dans les républiques, de forts
infléchissements ont pu apparaître, allant parfois jusqu’à l’opposition
passive. C’est cet héritage complexe et parfois contradictoire que
doivent gérer les nouveaux Etats indépendants. Le Courrier des pays de l'Est, N°1043, 2004/3, pp. 67-75. |
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