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Puissance
russe
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BRIC: les paradoxes russesFrançois
Hollande l’a constaté lors de son voyage à Moscou, «le développement
de la Russie est impressionnant.» De fait, la situation économique
russe contraste fortement avec une Europe surendettée qui s’enfonce
dans la récession. La Russie bénéficie d’une croissance économique
respectable (3,5 % en 2012), dispose des troisièmes réserves monétaires
mondiales (après la Chine et le Japon) et fait figure de championne du
désendettement (la dette russe est l’une des plus faibles au monde à
hauteur de 10 % du PIB). Forte de ces résultats, Moscou profite de sa
présidence du G20 pour faire entendre les revendications des BRIC
visant à un rééquilibrage de l’architecture économique et financière
mondiale. Pourtant, vus de France, ces succès russes ont parfois l’air
suspect : la majorité des analyses nous dépeignent une Russie marquée
par la décrépitude des infrastructures, l’obsolescence de l’industrie
et l’absence d’innovation. Pas de quoi s’enthousiasmer et rien de
commun avec le dynamisme effréné qui caractériserait les autres membres
des BRIC : la présence russe dans ce groupe serait donc assez
artificielle et relèverait plus d’aspects géopolitiques qu’économiques.
Ces éléments négatifs correspondent, certes, à une partie de la réalité
russe, mais à les répéter sans nuance, nombre d’évolutions plus
favorables échappent au champ d’analyse. lire la
suite... Res publica, mars 2013. Les frontières russes entre effets d'héritages et nouvelles polaritésL’éclatement de l’Union soviétique (URSS) s’est accompagné d’une formidable ouverture sur le monde, ouverture ressentie comme une grande liberté, notamment pour les territoires et les républiques périphériques de l’ancien espace soviétique. En effet, pendant soixante-dix ans de fermeture des frontières externes de l’URSS, les régions frontalières n’étaient pas des espaces d’échange et de contact, mais se trouvaient au contraire au "bout du monde soviétique". Elles regardaient moins vers le monde extérieur tout proche, que vers Moscou qui était, d’une certaine façon, la seule véritable ville-frontière de l’URSS, non seulement par l’intensité des liaisons aériennes qui la reliaient au reste de la planète, mais également parce que la capitale soviétique était le passage obligé pour l’obtention d’un précieux et souvent inaccessible visa. En 1991, les frontières extérieures se sont ouvertes, laissant passer les migrants et les marchandises, les informations et la connaissance du monde lointain. Les ports, les aéroports et les gares ferroviaires à desserte régionale sont tout à coup devenus internationaux. L’ex-URSS exporte alors une partie de son capital humain et financier et, surtout, ses ressources en Occident. Elle en importe les produits finis. lire la suite... Géoconfluences, septembre 2009. La langue russe : Un enjeu dans les relations entre la Russie et son étranger procheLa
place actuelle de la langue russe
dans les
pays de la CEI résulte à la fois de l’héritage soviétique et des
politiques menées depuis les indépendances. Contrairement à une
représentation largement répandue, la politique linguistique de l’URSS
ne peut se résumer à une russification tous azimuts, loin s’en faut. A
leur arrivée au pouvoir, les autorités soviétiques ont accordé une
véritable autonomie culturelle aux nationalités. Cela s’est traduit
notamment par la reconnaissance des langues « minoritaires » qui ont
fait leur entrée dans le système scolaire, la presse, la culture, les
entreprises et les administrations locales. Et si la politique de
russification l’a emporté à partir de la fin des années 1930, la
plupart des réalisations de la période précédente que sont
l’instauration de républiques par le découpage administratif, la
reconnaissance et la codification de langues à part entière,
l’identification des citoyens soviétiques à des nationalités
différentes ne seront pas remises en cause par le pouvoir soviétique.
En fait, la politique linguistique soviétique n’a été uniforme ni dans
le temps, ni dans l’espace. De plus, entre les décisions prises à
Moscou et leur mise en œuvre dans les républiques, de forts
infléchissements ont pu apparaître, allant parfois jusqu’à l’opposition
passive. C’est cet héritage complexe et parfois contradictoire que
doivent gérer les nouveaux Etats indépendants. Le Courrier des pays de l'Est, N°1043, 2004/3, pp. 67-75. |
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